Pourquoi se prémunir des revues prédatrices ?
Publier dans une revue prédatrice présente plusieurs risques :
- manquement à l’intégrité scientifique (voir https://allea.org/code-of-conduct/), ayant un impact sur la réputation de l'auteur, celle de son laboratoire, celle de son établissement
- perte économique liée à la perte du travail fourni ou à une double soumission
- perte des publications lorsque la revue ferme
- difficulté à republier ailleurs, avec notamment suspicion de plagiat
- risque de perte de confiance de l’opinion publique en la science, notamment quand ces publications sont reprises par les médias
Signaux de vigilance
- publication facilement acceptée et très rapide (de quelques jours à 2 ou 3 mois)
- mails de sollicitations pour proposer de publier, être relecteur, faire partie du comité éditorial ...
- soumission de publications par mail, pas par plateforme
- adresse mail non institutionnelle (Gmail, Yahoo …)
- APC : les informations concernant les APC sont difficiles ou impossibles à trouver, ils sont aussi souvent très bas
- Site internet : navigation peu fonctionnelle ou au style peu soigné, avec une orthographe ou une syntaxe fautive, mise en avant excessive du haut niveau de la revue ou de son impact ...
- Misleading metrics : les revues utilisent des indicateurs trompeurs, au nom proche de l’impact factor.
- Quelques exemples : universal ImpactFactor, Citefactor, Rji Factor, Cosmos Impact Factor ...
- Nom trompeur ou frauduleux : usurpation d’un nom de revue existante ou utilisation d’un nom très proche d’une revue prestigieuse
- par exemple en ajoutant “the International Journal of” ou “the European Journal of”
- Comité éditiorial : il peut être inexistant, très petit, ou difficile à trouver. Les membres sont issus d’un seul pays alors que la revue se dit internationale, les membres ne sont pas experts de la discipline, n’ont pas d’adresse de contact etc.
J'ai un doute ?
L’avis des pairs, en discutant autour de vous, est souvent la première étape.
Sur PubPeer https://pubpeer.com/, vous pouvez consulter les commentaires de la communauté scientifique sur les publications
Enfin, sollicitez un.e bibliothécaire : science-ouverteuniv-lillefr
Les White list : Il existe des initiatives pour déterminer, dans certaines disciplines, des revues dignes de confiance.
- Médecine : les instances recommandent, pour le domaine de la santé, de publier dans une liste blanche tenue à jour (liste des doyens de médecine)
- Agronomie : le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) diffuse une liste de revues.
Et les black list ?
Attention, les listes noires (liste de revues déconseillées) ne sont pas forcément à jour et ne peuvent être exhaustives de toutes les revues de faible qualité. Elles peuvent en outre être soumises à pression et fermer.
- Think Check Submit, lancé en 2015 par des organisations spécialistes de publication scientifique, dont le Committee on Publication Ethics (COPE), le Directory of Open Access Journals (DOAJ). Via deux questionnaires - l’un pour les revues et l’autre pour les éditeurs de livres - on évalue le caractère prédateur ou non de l'éditeur.
- Compass to Publish, développé par ULiège Library, permet, en répondant à une série de questions, d'évaluer l'authenticité de revues Open Access.
Et si j'ai déjà soumis ?
- Ne pas payer les frais
- Ne signer aucun accord de copyright
- Ecrire une lettre à la revue pour se rétracter avant la publication
- Ecrire une lettre à la revue pour se rétracter et faire retirer la publication du site
- Ne pas citer cette ou ces publications dans votre C.V. ou vos autres publications
- Republier dans une revue sérieuse, prendre soin de mentionner le problème précédent à la soumission